Made RommelTémoignage
Si l'amitié avait un prénom ... elle s'appelerait Léon !
Sur le côteau de la Meuse, au dessus de chez nous, Léon a construit sa maison, pierre par pierre, jour après jour. Autour de sa maison, des fleurs si belles qu'on se serait cru sur une île ; un potager qui aurait pu nourrir tout le village en cas de siège !
La porte était toujours ouverte, pour accueillir les amis de passage, et les amis des amis. Léon disait : "Viens, on va faire un petit tour au jardin!" et nous revenions les bras chargés de ce qui nous avait émerveillé.
Les visites chez Léon étaient aussi de vrais stages "Aventure et Découvertes" où ... capturer une couleuvre, tirer à la carabine, partir "aux vanneaux" à l'aube, mettre le vin de fraise ou le cidre en bouteilles, et ... le goûter ..., nourrir les lapins, construire des clapiers, traverser la Meuse à fleur de l'eau, sur la fine passerelle du vieux barrage, ... et faire des tours à moto, seule ou à deux mais bien avant l'âge, entre les bosquets du terrain de camping quasi désert, sur la falaise au dessus du Fond des vaux...
Le temps ne passait pas, le monde de Léon était magique, comme dans "un dessin de Marie Popins".
Si j'ai eu une vraie enfance, pleine de bêtises et avec de vraies valeurs, c'est aussi grâce à toi, Léon. Proche, ouvert, attentif et respectueux, tu étais un peu un deuxième père.
Je garde de toi le goût de la découverte, de dépasser ma peur ; la confiance en moi et en l'autre ; la possibilité de faire ce que j'ai envie même si ça ne plait pas à tout le monde, sans me mettre en danger. Le souvenir vivant d'un homme intègre au grand coeur.
Je ne me fais pas de soucis pour ta belle âme, qui se repose en paix avec celles de tes amis : toi qui a tant travaillé toute ta vie, n'avais-tu pas mis sur ta cheminée une photo de vous deux Raymond, avec "Si t'en vois un qui se repose ... aide-le !"
Bon chemin vers la Lumière, Léon. La trace de ton passage reste bien vivante à Waulsort.