Roger BurletHommage
Pour José
Qui dira jamais l’alchimie par laquelle la sympathie naît entre deux personnes que rien ne semble réunir ?
Entre José et celui qu’il a honoré du titre de « Beauf », cette alchimie s’est produite.
Il fallait entrer dans son humour abrupt, glisser sur son écorce rugueuse, dépasser son machisme provocateur pour découvrir une personnalité attachante que la vie n’a pas toujours gâtée, loin de là.
José, sans en avoir l’air, avait besoin de respect et d’écoute.
Nous devisions, de choses et d’autres, lors de moments rares et privilégiés. Lorsque, comme il disait, les « gates » étaient parties, en Suisse, au Mardi Gras, et que nous partagions une pizza à Dinant ou les 22 cm du patron, à Warnant. Ou encore, lorsqu’il me confiait la caisse des entrées à la Bourse des Pompiers qu’il organisait.
Les drames ont abîmé José, tant moralement que physiquement : le décès tragique de sa maman, l’accident cruel qui a coûté la vie à son fils unique et, enfin, comme en point d’orgue, son propre accident de moto auquel il a survécu, tant bien que mal, comme par miracle.
Le crabe maudit, enfin, qui l’a pris entre ses pinces pour meurtrir une dernière fois un homme qui a mis sa vie au service des autres.
Mais, lorsque les terribles souffrances lui ont fait espérer la mort comme une délivrance, cancer, où est ta victoire ?
Des lueurs d’espoir et de joie dans sa vie, pourtant, ses petites-filles et la rencontre de Georgette à un moment où elle avait besoin de lui et où il ne savait pas encore combien il aurait besoin d’elle. Un couple s’est formé aux couleurs des bleus de la vie.
S’il m’était demandé de graver une devise sur sa tombe, elle tiendrait en trois mots qui résument sa vie, ses drames et son souci des autres : « SERVIR… MALGRE TOUT ».
Le Beauf