José GobletHommage
Pierre,
Tu aimais écouter, presque religieusement, tes bons vieux vinyles de Brel.
Maintenant, malheureusement, c’est toi qui chante «J’arrive» :
«J’arrive, j’arrive
Mais qu’est-ce que j’aurais bien aimé
Encore une fois traîner mes os
Jusqu’au soleil, jusqu’à l’été
Jusqu’à demain, jusqu’au printemps …..
J’arrive, j’arrive
Mais pourquoi moi, pourquoi maintenant
Pourquoi déjà et où aller ?
J’arrive bien sûr, j’arrive ….. »
Pierre, je ne sais pas où tu es, mais tu y es arrivé avant moi. Pour une fois, je t’ai laissé gagner le sprint final.
Où que tu sois, je voudrais bien t’«Yvoir».
A défaut de rencontrer là-bas ton idéal féminin (inutile de citer Julie Taton), tu as probablement déjà côtoyé France Gall et je t’entends t’exclamer : «C’est co bon ça !»
Je garderai de toi le souvenir d’un homme foncièrement bon, sensible, avenant, très précautionneux, paisible.
Tu n’aurais fait de mal à personne, même pas à une mouche … et encore moins à toi-même.
Tu profitais de la vie et tu avouais ne pas courir après la médaille du travail. Tu t’es pourtant fait violence, à vélo, pour gagner la difficile et méritée médaille du BRA (Brevet des Randonneurs des Alpes).
Là-haut, plus de «chef» pour te houspiller, mais elle ne sera plus là non plus pour s’occuper constamment de toi. Mais nul doute que grâce à ta bonhomie et à ton humour tu t’attireras vite les bonnes grâces d’une armée de nouveaux anges qui veilleront maternellement sur toi. N’en abuse pas trop, laisse-les libres pour ceux qui ont encore besoin de leurs services ici-bas.
Tu n’avais rien contre le repos, mais on trouve que celui que tu viens de prendre est beaucoup trop prématuré et risque d’être exagérément long. On va devoir s’habituer à ton absence.
Adieu l’ami.
José